lundi 2 septembre 2019

La gazette

Caroline est arrivée dans cette nouvelle école privée suite au déménagement de ses parents. Elle ne connaissait personne et ses débuts ont été compliqué. D'autant plus qu'elle n'était pas habituée à la discipline qui règne dans cet établissement ainsi qu'à son caractère austère. Rien ne ressemblait à son ancien lycée public dans lequel elle était avant. Et la vie à la campagne était bien différente que dans une grande ville.

Pour s'occuper et aussi pour remplir une action en vue de son examen de littérature, elle avait eu la possibilité de reprendre la gestion et l'écriture de la petite gazette de l'école. Un journal, dans lequel il y avait l'actualité de l'école et aussi quelques pages d'expression des élèves et des professeurs.

Elle prenait plaisir à effectuer ce travail, tout se passa bien jusqu'à ce jour de janvier où le proviseur lui demande de le suivre dans son bureau. Elle s'installe face à lui, alors qu'il sort la gazette à la page des expressions, dont une était entourée en rouge.

- Caroline, vous êtes une bonne élève, intelligente... votre gestion du journal était jusqu'à présent irréprochable ! Mais là... Comment avez-vous pu relayer de tels propos ?

Caroline lit l'article en rougissant. Il s'agit d'un article anonyme relayant des propos irrespectueux et injurieux envers un prof de Mathématiques clairement cité. Celui-ci est d'origine étrangère, et l'article fait de plus état de propos raciste à son égard.

Ce genre de propos est fortement combattus dans l'établissement, surtout durant cette année sous le signe de la tolérance. Caroline essaie de faire bonne figure :

- Oui c'est intolérable. Je n'avais pas pris la mesure de cette article, j'aurais du le relire avec plus de concentration avant de le publier. Je tiens à vous présenter mes excuses et j'irai demander des excuses au professeur de Maths.

Caroline est tellement convaincante que le proviseur lui pardonne son erreur.

- Bon ! Veillez à bien tout vérifier dorénavant. Pouvez-vous me dire qui a écrit cet horreur ?

Caroline croyez pouvoir s'en sortir avec des excuses, mais maintenant voilà qu'il cherche à en savoir plus.

- Je... je ne sais plus du tout.

- Je vous laisse retrouver, je veux absolument savoir qui est-ce ! Cherchez dans vos papiers, je veux voir l'écriture ou dans vos mail et redites moi ça demain. Vous pouvez retourner en cours.

Caroline cherche une solution pour satisfaire la demande du proviseur, mais elle ne sait pas comment s'y prendre. Le lendemain matin, le proviseur l'interpelle dans la cours pour lui demander qui est-ce.

Caroline lui répond un peu penaude :

- J'ai chercher partout, je n'ai aucune trace de ce texte... Je pense qu'il était anonyme, et sans doute sur papier... parfois je garde des textes que je publie plus tard, si ça se trouve c'est assez vieux, je ne l'ai pas gardé quand je lai publié...

Le proviseur parait déçu de la réponse de Caroline et repars en lui disant qu'elle vienne le voir si elle a du nouveau.

Une semaine se passe et Caroline n'entend plus parler de cette histoire. Elle est rassurée que cet article soit enfin oublié, bien qu'il ait fait grand bruit dans l'établissement les deux premiers jours.
Mais au détours d'un couloir le proviseur vient l'interpeller :

- Caroline, j'imagine que vous n'avez pas avancé sur l'identité de cette personne, sinon vous seriez venue me voir ?
- Non Monsieur, je suis désolée.
- Ce n'est pas très grave, j'ai de fort soupçon sur cette personne, je pense même l'avoir trouvé.
- Ah bon, vous savez qui c'est...
- Oui mais je ne peux pas vous le dire tout de suite.
- Le principal, c'est d'avoir trouvé le fautif afin que ça ne se reproduise plus...
- Ne vous inquiétez pas pour ça, ça ne se produira plus ! Je le convoquerai bientôt, je veux juste lui laisser une dernière chance de venir me voir avec des explications cohérentes. S'il ne le fait pas, je serai intransigeant.

Le proviseur continue en laissant Caroline à ses interrogations. Elle se demande qui il peut bien avoir en vu ? Que veut-il dire par dernière chance ? Elle se dit qu'il a l'air sur de lui quand il dit savoir qui sait... Ses questions se baladent toute la journée dans sa tête, si bien que le soir au lieu de sortir de l'établissement, elle se dirige vers le bureau du proviseur et frappe à sa porte :

- Caroline !! Entrez, asseyez-vous...

Caroline entre et s'assoit. Elle reste silencieuse, les yeux un peu embués. le proviseur vient s'appuyer sur son bureau face à elle, Caroline ne lève pas la tête.

- Vous êtes venue me dire que vous n'avez jamais eu de texte de la part d'aucun élève...
- Et que c'est vous même qui avez écrit ses propos ?
Son silence ne contredit pas le proviseur, elle prend sa tête dans ses mains, des larmes coulent sur ses genoux.
- Avez-vous quelque chose à dire pour vous justifier ?
Incapable de parler, Caroline secoue la tête.
- Bon, j'en déduis que c'était simplement pour insulter et dégrader l'image de votre professeur !
- Sortez  maintenant ! Et revenez ici demain matin à 8 H !!



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